Alors que le monde est accro au tabac et à la cigarette classique, les moyens et les alternatives à cela se sont multipliés au fil des années. Et puis vint un moment où l’e-cigarette a fait son apparition.

Ses origines

En 1963, le premier concept d’une cigarette électronique élaboré par Herbert A. Gilbert fait son apparition. Le brevet y afférant fut ensuite déposé en 1965 avec le schéma présentant son prototype de cigarette électronique « remplaçant le tabac et le papier par de l’air chauffé et aromatisé », une invention déjà de bon augure pour les modèles actuels, car c’est presque carrément le même principe. L’inventeur a ainsi attiré l’attention de plusieurs sociétés souhaitant fabriquer cette cigarette, mais son invention ne fut jamais commercialisée. Pourtant en 2003, du côté de la Chine, un ancien pharmacien et ingénieur chinois du nom de Hon Lik décide de rendre public un dispositif qu’il a lui-même conçu. Ce dernier dépose alors en 2005 un brevet pour une « cigarette sans fumée à pulvérisation électronique ». Cette première version exploite alors une technologie dite de nébulisation par ultrason, c’est-à-dire un dispositif permettant de transformer du liquide en nuage de particules extrêmement fines très utilisé dans le monde médical pour les inhalateurs à oxygène par exemple. Ce genre de technologie était basé sur l’utilisation des ultra-sons. Après quelques négociations, Hon Lik s’est ensuite associé à la société chinoise Golden Dragon Holdings pour la commercialisation de cette version de cigarette électronique en Chine en 2004. Le produit était conçu pour ressembler à une cigarette classique sans grand design particulier. Et en novembre 2007, la Golden Dragon Holdings a changé le nom de l’entreprise en Ruyan qui signifie « comme une cigarette » en chinois comme pour s’accorder avec l’esprit et le principe du produit. Le nom change de nouveau en août 2010 en Dragonite International Limited.

Actuellement, la technologie de vaporisation par résistance chauffante est la seule commercialisée pour les cigarettes électroniques. Elle a été inventée et brevetée vers 2009 par un autre chinois du nom de David Yunqiang Xiu avec son « Electronic Nicotine Delivery System (ENDS) ». C’est assez normal donc que la Chine soit le premier fabricant de cigarettes électroniques avec diverses usines dans des villes comme Shenzhen et Hong Kong. Les revendeurs du monde entier sélectionnent leurs produits via des intermédiaires sur place et se font livrer les kits tout prêts, ou achètent les divers éléments et font eux-mêmes le conditionnement des kits. Certains gros revendeurs louent des ateliers au sein des usines de production ou possèdent des ateliers de montage sur place. Il existe également des modèles développés et fabriqués en petites séries en Europe et en Amérique. Les firmes historiques du tabac se sont progressivement intéressées au marché de niche de la cigarette électronique et chaque acteur majeur du tabac propose maintenant sa cigarette électronique.

Les cigarettes électroniques et la lutte contre le tabac

Selon son principe de base, la cigarette électronique est un dispositif électronique générant une « vapeur » qui peut être aromatisée et contenir ou non de la nicotine. S’agit-il pour autant d’une réelle aide au sevrage tabagique ? Est-elle sans danger ? Doit-elle être considérée comme un médicament ? Autant de questions fusent autour de ce produit controversé pour certains, mais véritable remède pour d’autres. En effet, certains adeptes de la lutte antitabac et même certains médecins le recommandent vivement pour les accros de la nicotine. C’est ce que des études ont démontré : les fumeurs ayant recours à la cigarette électronique fument moins et ont plus de chances de vouloir arrêter grâce au vapotage. Selon les travaux de recherche publiés par Matthew Carpenter sur la revue scientifique Cancer Epidemiology : « l’e-cigarette « pourrait considérablement réduire les dommages et les risques de cancer ou d’autres pathologies pour les fumeurs. ». Ce sont les mots d’un expert de la lutte antitabac et des addictions qui travaille au centre de cancérologie de la Medical University of South Carolina (MUSC). Et même que d’après lui « Les cigarettes sont la forme la plus dangereuse d’administration de nicotine ». Pour lui, si une telle alternative se présente aux yeux du monde, c’est qu’il s’agit d’une véritable bonne nouvelle pour la lutte contre le tabac et les effets néfastes qu’il peut provoquer auprès des fumeurs passifs et actifs.

Et d’autres chiffres confortent encore plus l’opinion selon laquelle les cigarettes électroniques aident à arrêter de fumer. D’après le Baromètre santé 2014 de l’Inpes (Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé), 82 % de ceux qui fument des cigarettes classiques et électroniques déclarent fumer moins de tabac classique (moins de 9 cigarettes par jour en moyenne). Cela démontre les effets positifs du « traitement » auprès des fumeurs conventionnels. Un distributeur de cigarettes électroniques a par ailleurs réalisé un sondage éloquent auprès de 2 599 personnes : l’arrêt de la consommation de tabac a été possible grâce à cette alternative pour 65 % des individus interrogés même si des rechutes et autres craquages pour des cigarettes traditionnelles ont été observés pour 53 % des sondés. Le nombre de convaincus affirmant que c’est le meilleur moyen d’arrêter s’élevait à 88 %, notamment grâce au geste se rapprochant de celui effectué lorsque l’on fume ainsi que la présence de nicotine à des doses modifiables.

L’idée de cigarette électronique date donc déjà du siècle dernier au moment où le tabagisme a déjà fait des ravages. Après un premier prototype non commercialisé malgré les sollicitations de nombreuses compagnies, c’est dans les années 2000 qu’un produit commercialisable a fait son apparition. Utilisant la technologie de nébulisation par ultrason, l’e-cigarette était un succès en Chine où la firme Golden Dragon Holdings devenue plus tard Dragonite International Limited s’est chargée de faire le business. Actuellement, avec sa technologie de résistance chauffante, elle est considérée comme une arme contre le tabac et l’addiction qu’il provoque.